Extension du périmètre du GIP Cafés-Cultures : de nouvelles aides mais des inquiétudes (SNAM)

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L’Assemblée Générale Extraordinaire du GIP Cafés-Cultures a acté le 3 février la création d’un nouveau fonds d’aide à l’emploi dans le spectacle occasionnel.


Celui-ci, indépendant du fonds existant pour les cafés-hôtels-restaurants dont le fonctionnement ne change pas, bénéficiera aux microentreprises et associations relevant du GUSO, aux communes de moins de 3500 habitants et aux regroupements de collectivités de moins de 7000 habitants.
Ils pourront accéder à des aides à l’emploi d’artistes et technicien·nes pour un spectacle, à condition de répondre à un certain nombre de critères, comme être l’organisateur du spectacle, en gérer la billetterie, respecter la convention collective du spectacle vivant privé.
Les aides seront calculées selon un barème strictement similaire aux aides existantes pour les Cafés-Hôtels-Restaurants : plus il y a d’artistes sur scène, plus la prise en charge est importante. L’embauche d’un·e technicien·ne pourra également être aidée s’il y a au moins deux artistes sur scène.

Notre syndicat a été le premier à proposer l’élargissement du champ du GIP-CC.

Durant les deux ans de discussion qui ont précédé la décision, nous n’avons cessé de nous battre pour que l’intérêt des musicien·nes soit pris en compte dans la création de ce nouveau fonds.
Nous avons été particulièrement vigilants à ce que la conformité des salaires versés soit systématiquement vérifiée : ainsi un organisateur qui payerait, pour un concert en plein air, moins de 167,65€ bruts (accord sur les salaires de la CCNSPSV du 1/12/2022 dont l’extension est imminente), se verrait refuser l’aide.
Nous avons tenté de mettre des garde-fous pour que le bénéficiaire de l’aide qui emploie les artistes soit réellement l’organisateur du spectacle. Nous avons également souhaité mettre en place des mécanismes permettant de protéger le fonds à destination des hôtels-cafés-restaurants.

Beaucoup des propositions que nous faisions en ce sens ont malheureusement été refusées par la Présidence du GIP, suivie en cela par une majorité de collectivités territoriales et par l’Etat. Nous regrettons aussi que les représentants du monde associatif n’aient pu porter leurs propositions dans les débats pour que le projet soit au plus près des besoins des organisateurs occasionnels des spectacles de proximité. Enfin, nous craignons aussi que le niveau de prise en charge de l’aide soit trop faible pour que le fonds soit réellement efficace (par exemple, pour un concert de 3 artistes dans un lieu de plus de 300 places, un reste à charge de 558€) .
Mais un des périls qui menace le GIP-CC est ailleurs : la situation financière des collectivités territoriales qui annoncent un peu partout des baisses des dotations à la culture, inquiète. Quels seront les choix opérés entre les aides au secteur culturel, celles aux Cafés-Cultures ou celles au secteur occasionnel ? Nous serons vigilants à ce que l’existant soit préservé.

Si ce nouveau projet comporte un certain nombre de faiblesses dont quelques-unes sont évoquées ci-dessus, il a surtout été adopté sans véritable consensus (la moitié du collège privé dont les représentants des Cafés ont voté contre le projet). Cela fragilise grandement la mise en œuvre du dispositif et l’ensemble du GIP-CC.

Nous appelons donc à ce que les discussions continuent. Le projet devant être rediscuté dans un an, il appartient à chacun, et en tout premier à la Présidence du GIP de contribuer à la recherche du consensus le plus large en prenant au sérieux les positions des uns et des autres.
L’élargissement décidé le 3 février existera lorsque des collectivités voteront des budgets et les confieront au GIP, ce qui pourra se concrétiser à partir de l’été prochain en aides à l’emploi, en salaires pour les artistes et en spectacles. C’est le sens de notre engagement dans ce projet.