Après une modification de ses règles générales d’utilisation, Facebook aurait jeté un froid sur la Toile en sous-entendant bannir les comptes qui diffuseraient des livestreams. Pour David Duriez, responsable de la distribution physique chez Believe, spécialisée dans l’accompagnement des artistes et labels, il s’agirait d’une surinterprétation.
Depuis que Facebook a mis à jour ses règles générales d’utilisation – dont une partie concernant la diffusion de musique et donc les livestreams, très utilisés depuis la fermeture des clubs –, on peut lire ça et là sur la Toile une interprétation parfois un peu trop alarmiste de la situation. Certains prédiraient que, au 1er octobre 2020, Facebook pourrait fermer certaines pages qui diffuseraient ces livestreams. Une hypothèse que tient à réfuter David Duriez, patron du label Brique Rouge et responsable de la distribution physique chez Believe, spécialisée dans l’accompagnement des artistes et labels.
Rien de nouveau sous le soleil
En réalité, David Duriez note une surinterprétation de la presse à cet égard : « Non, Facebook ne va pas interdire les livestreams au 1er octobre. Une source chez Facebook m’a confirmé que cette histoire reprise par la presse n’a aucun sens. Les conditions ne changent pas au 1er octobre, on pouvait les consulter telle quelle depuis au moins 2018 déjà. Il s’agit d’une interprétation erronée, et personne n’aura son compte fermé, sauf ceux qui le cherchent vraiment. »
“Les conditions ne changent pas au 1er octobre, elle restent les mêmes que depuis au moins 2018.”
Du côté de la Sacem, ces conditions n’ont également rien d’alarmantes : “Cela est conforme à l’engagement de Facebook vis-à-vis des ayants droit du secteur musical. La licence qui est accordée porte sur des usages de la musique à titre accessoire (et la rémunération fixée tient compte de cela) et Facebook s’engage expressément à ne pas créer un ersatz des plateformes de streaming et à refléter ce point dans le cadre de ses conditions générales d’utilisation”, confirme la société des auteurs à David Duriez.
Une question d’autorisation au préalable et de Content ID
Ce qui est interdit, c’est de jouer et diffuser des morceaux de musique sur Facebook sans avoir au préalable l’autorisation expresse des ayants droit ou être whitelisté par eux : “Les live musicaux sont particulièrement encadrés et font l’objet de blocages en l’absence d’autorisations préalables”, confirme la société des auteurs à David Duriez.
Revenu aux livestreams, leurs potentiels futurs blocages s’expliquent par le Content ID, propriété de YouTube et Facebook qui utilise un système de reconnaissance des morceaux. Si une vidéo reprend un morceau qui n’appartient pas à celui qui la publie, celle-ci est automatiquement mise en sourdine par le réseau social. « Mais le Content ID ne fonctionne qu’avec des morceaux officiellement distribués (via Believe, The Orchard, Distrokid, etc…) ou présents sur les plateformes de streaming, précise David Duriez. Si vous ne jouez que d’obscures morceaux uniquement sortis sur vinyle, vous devriez a priori passer à travers les mailles du filet et ne pas être bloqué. Dans le cas où le track est identifié comme appartenant à un ayant droit, Facebook n’autorisera pas le livestream qui le diffusera sauf si les droits du morceau sont acquis au préalable et déclarés comme tel [technique du whitlisting, ndlr]. Cela est déjà le cas depuis longtemps et ce n’est pas une modification des conditions générales d’utilisation. » Selon le responsable chez Believe, “vous risquez simplement quelques avertissements, un blocage du flux et/ou quelques sourdines.”