Faire de la musique ensemble comme on soigne ensemble, telle est la devise de l’Association Chœur et Orchestre de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris. Une initiative vieille de 25 ans touchée par la crise que traverse l’hôpital public. Reportage.
A l’église Saint-Marcel dans le XIIIe arrondissement à Paris, l’heure est à la répétition d’orchestre. Elle bat son plein d’ailleurs, lorsque la harpiste Juliette Laperelle arrive en courant. L’orchestre a commencé sans elle ; si un musicien n’est pas au pupitre quand le hautboïste donne le la, c’est qu’il doit être retenu à l’hôpital.
Et c’est justement la raison qui a retardé Juliette ce soir-là : elle est médecin -gynécologue obstétricienne à l’hôpital Foche de Suresnes. Une fois par semaine, elle vient rejoindre une cinquantaine de ses collègues, tous issus des hôpitaux parisiens, pour une séance d’orchestre.
« L’orchestre me permet de m’évader, de voir autre chose, se confie la jeune médecin. Je fais un métier très prenant. On n’a jamais le temps de respirer, et pour peu qu’on ait une famille, on se retrouve vite le nez dans le guidon à ne pas prendre du recul. Ça fait du bien de pouvoir souffler, de retrouver une sorte d’harmonie collective. »
Si Juliette a rejoint la formation il y a seulement un an, son orchestre est une véritable institution qui fête cette année son 25e anniversaire. Baptisé l’AcOr-AP-HP pour l’Association Choeur et Orchestre de l’Assistance publique – hôpitaux de Paris, il fait partie d’un ensemble de plusieurs formations instrumentales et vocales. Les plus anciens, un orchestre symphonique et un grand chœur, et deux plus récents, un ensemble instrumental et un vocal.
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