THEATRE DE LA PLUME: 3ème lieu culturel occupé à Montpellier

Notre compagnie a décidé, à l’unanimité, de rejoindre le mouvement d’occupation des lieux culturels et de se joindre aux cris d’alarme de l’ensemble de notre secteur et de tant d’autres.

Pour la première fois en plus de 10 ans d’existence, nous assumons un positionnement militant publiquement et collectivement. Nous avons toujours eu pour principe de militer chacun.e en notre nom propre. Nous avons un engagement politique, par nos actions ou notre fonctionnement mais jamais auparavant n’avions eu d’engagement militant. L’urgence nous pousse aujourd’hui à rejoindre ce mouvement. La culture ne nous appartient pas à nous artistes et acteurs du monde culturel, la culture c’est un liant social, c’est un espace commun dont nous autres sommes des passerelles et des vecteurs. Le pont est rompu depuis plus d’un an.

Nous estimons que les décisions du gouvernement s’éloignent dangereusement du bien commun.

Il ne s’agit pas de nier la situation sanitaire et l’application des gestes barrières, bien au contraire, cependant nous pensons que la décision de priver un peuple de son activité culturelle pendant un temps si long révèle des positionnements politiques très graves. La culture nous fonde, nous articule, elle appartient à tous.tes, ce n’est pas juste un ensemble d’objets culturels, c’est l’histoire, les mœurs, les langues, c’est les tendances philosophiques d’un ensemble d’humains ; c’est comment nous vivons et surtout comment nous vivons ensemble. Voilà la culture telle que nous la comprenons.

En ce qui nous concerne, les lieux de culture sont des espaces d’échange, perméables aux questionnements, à l’expression, etc…Nous avons tous besoin de manger, mais nous avons aussi besoin de nous nourrir. Depuis plus de 10 ans, notre compagnie (comme tant d’autres) fonctionne énormément grâce à la sueur et très peu grâce à l’argent public. Nous avons tous choisi de faire ce métier, pleinement conscients de l’absolue importance de la culture dans notre société. Nous vivons pour cela, avec tous les sacrifices que cela peut impliquer. Aujourd’hui les lieux reçoivent des aides d’urgence. Malgré tout, pour celles et ceux qui y travaillent, l’horizon se noircit à vue d’œil et toujours aucune réponse du gouvernement face aux demandes et propositions nombreuses et répétées du milieu du spectacle.

Il est urgent de sortir de la logique économique pour se rappeler l’intérêt vital de la culture, de la santé, et de l’éducation. Au-delà de la question culturelle, qui impacte déjà tout un peuple, la principale raison qui nous pousse aujourd’hui à agir c’est la menace qui pèse sur tous les travailleurs. La réforme de l’assurance chômage prévue par le gouvernement est une grave atteinte, une de plus, à nos acquis sociaux qui rappelons-le sont des “conquis” et non seulement des “acquis”. Aujourd’hui, il devient nécessaire de se battre, il devient nécessaire de désobéir.

Nous exigeons :

-L’annulation de la Réforme de l’assurance chômage.

-Une nouvelle année blanche pour les intermittent.e.s du spectacle à partir de la reprise totale du secteur, et son élargissement à tous.tes les intermittent.e.s de l’emploi des autres secteurs tels que l’événementiel, la restauration, l’hôtellerie, le tourisme, les saisonnièr.e.s…

-Une baisse du seuil d’accès à l’indemnisation chômage pour les primo-entrant.e.s ou intermittent.e.s en rupture de droit.

-Des mesures d’urgence pour garantir l’accès aux congés maternité et maladie pour tous les travailleur.euse.s en emploi discontinu, ainsi qu’aux autrices et auteurs.

-Des moyens pour garantir tous les droits sociaux : retraite, formation, médecine du travail, congés payés… dont les caisses sont menacées par l’arrêt des cotisations.

-Des mesures d’urgence face à la précarité financière et psychologique des étudiant.e.s.

-L’égalité femme/homme dans les salaires, aux postes de décision, de responsabilité et de direction-L’égalité femme/homme dans les salaires, aux postes de décision, de responsabilité et de direction.nement artistique mais aussi l’espace public)

.-Un financement du secteur culturel passant par un plan massif de soutien à l’emploi en concertation avec les organisations représentatives.-Une meilleure répartition de l’argent public dans le secteur culturel.

Théâtre de la Plume/Je pars à Zart