À Aix-en-Provence, les professionnels « déçus » par la ministre (Telerama.fr)

Crédit photo : Accord Majeur (Facebook)

De nombreux acteurs du monde de la musique étaient réunis à l’occasion des rencontres Accord Majeur à Aix. S’ils saluent le travail accompli, ils déclarent « rester dans l’attente d’un signal fort. »

« Musique et ambitions de service public : quelle économie ? » Telle était la thématique des onzièmes rencontres nationales Accord Majeur qui se sont tenues à Aix-en-Provence ce mardi 11 juillet. S’y retrouvaient de nombreux professionnels du monde de la musique, au premier rang desquels la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak. C’est peu dire que la parole de cette dernière était attendue dans un contexte particulièrement tendu – le syndicat Les Forces Majeures vient encore de rappeler que les maisons d’opéra françaises ont dû renoncer à de nombreuses productions pour la saison prochaine.

Difficultés structurelles

« Nos structures et institutions culturelles, actrices essentielles des musiques de patrimoine et de création, ont subi de plein fouet l’enchainement sans précédent de plusieurs crises violentes », lit-on sur le site de l’évènement. « Les difficultés qu’elles ont générées ne sont pas que conjoncturelles. Elles ont souligné des difficultés structurelles. La stagnation ou la baisse des subventions de fonctionnement de l’État ou des collectivités territoriales depuis plus de quinze ans nous conduisent à nous interroger sur les inflexions en cours du financement public de la musique en France. L’érosion des budgets de nos structures met en péril leur capacité à répondre aux missions toujours plus vastes qui leur sont confiées par les pouvoirs publics, comme aux injonctions à répondre aux problématiques sociétales propres à notre époque. » Les organisateurs d’Accord Majeur proposaient donc « de mettre en débat le modèle économique de notre champ d’activité en nous interrogeant sur la capacité de chacun d’une part, à poursuivre son travail au service de la diffusion des musiques de patrimoine et de création, d’autre part à tracer des perspectives dans un contexte très incertain de financement public. »

Quelle ambition ministérielle ?

Si les organisateurs – parmi lesquels l’Association française des orchestres, la Fevis, Profedim, Les Forces Musicales, France Festivals ou encore la Réunion des Opéras de France – estiment, dans un communiqué, que cette onzième édition d’Accord Majeur a été un « succès », elles affirment parallèlement que « la ministre déçoit les attentes d’un secteur en crise ». Ainsi, « nombre de sujets restent en suspens », en particulier quant à « l’ambition ministérielle ». Les festivals, par exemple, « ne font l’objet d’aucune intention dans les annonces du jour », affirme le communiqué, tandis que « les institutions musicales […] attendent, à l’issue d’un travail de plus de deux années, la signature officielle du pacte lyrique et symphonique par les parties impliquées. »

Se dégage de cette journée de travail « la perspective d’une mission sur les ensembles indépendants et l’annonce d’un fonds de coproduction dont il reste à préciser les contours ». Mais « la mise en œuvre de ces mesures ne pourra se passer de moyens budgétaires consolidés. Nous saluons les efforts de la ministre, qui a affirmé son engagement à les défendre dans le cadre de l’élaboration du projet de loi de finances 2024. »