Image par Gregory Akinlotan de Pixabay
Le Syndicat national des artistes musiciens (SNAM-CGT) publie une enquête menée auprès de 328 musiciennes qui met en lumière les pratiques discriminatoires qui nuisent à leur insertion professionnelle.Publiée à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes, cette enquête réalisée sur 10 mois (en libre participation) témoigne à la fois des conditions de pratiques professionnelles des musiciennes interrogées, et des discriminations et inégalités qu’elles subissent.
Tous les styles musicaux sont représentés dans le panel, de la musique classique au hip hop en passant par le jazz ou les musiques du monde. Par ailleurs, les musiciennes interrogées, multi-instrumentistes pour plus d’une sur deux, exercent différents métiers, souvent dans une logique de multi-activité. Les principaux métiers représentés sont enseignantes (53%), chanteuses (42%), compositrices (29%)… loin devant la direction d’orchestre (5%).
Le SNAM pointe trois constats principaux :
“Aucun secteur des métiers de la musique n’est épargné par les violences sexuelles ou sexistes qui éloignent les femmes du métier ou dégradent parfois profondément les conditions d’exercice : 30% des musiciennes ayant répondu au questionnaire disent avoir subi du harcèlement moral, et 25% du harcèlement sexuel.
La discrimination à l’embauche sur le physique ou sur l’âge est citée dans un nombre très important de contributions : 22% des musiciennes répondent avoir vécu des situations de discrimination à l’embauche. La forte dominante masculine des postes à responsabilité dans ce secteur nuit à une réelle prise en compte de ce que sont les réalités professionnelles des femmes. Ce déni nuit à leur insertion dans le métier et à leur présence sur scène.”
Par ailleurs, d’autres données fournissent des indications sur les sources de revenus de ces musiciennes : 28% d’entre elles tirent entre 80 et 100% de leurs revenus du spectacle vivant ou enregistrée, 32% d’entre elles tirent entre 80 et 100% de leurs revenus de l’enseignement, 50% d’entre elles tirent moins de 10% de leurs revenus du droit d’auteur ou des droits voisins, 63% d’entre elles sont porteuses d’un projet qui ne génère quasiment pas de revenus dans 34% des cas.
Pour compléter les chiffres, le SNAM publie également quelques citations extraites du questionnaire. En voici quelques unes :
« Je n’ai jamais eu de loges séparées garçon-fille lors de mes concerts »
« La question que j’entends le plus souvent est “qui compose tes musiques et arrange tes chansons ?”(réponse “moi”) »
« Régler ou dérégler ton matériel à ta place parce que tu es une fille ! »
« Bien essayé, mais raté ! … Tiens, c’est bizarre, je n’ai plus retravaillé dans cet ensemble depuis »
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