Paris, le 28 avril 2020
Monsieur Le Président,
Suite à la lecture passionnante du communiqué de l’Académie nationale de Médecine du 23 avril dernier concernant les mesures sanitaires pour la réouverture des écoles, collèges, lycées et crèches, nous souhaiterions vous interpeller sur le cas des établissements d’enseignement artistique, notamment ceux, très répandus, de l’enseignement de la musique et de la danse.
En effet, ces structures ont été fermées au public au même titre que les établissements scolaires dans le cadre de l’arrêté du 14 mars 2020 pris par le ministère de la santé, puisque relevant elles aussi du Livre IV du code de l’éducation, article R 461-1. Il convient de ne pas oublier les écoles associatives qui, elles aussi, ont été fermées et qui se comptent par centaines.
Selon les chiffres du ministère de la culture (culture-chiffres 2010-4), en 2008, cela représentait en France métropolitaine, rien que pour les conservatoires à rayonnement régional et départemental, 155 000 élèves et 9 000 professeurs. Chiffres en constante progression. Si on y rajoute les effectifs des quelques 280 établissements à rayonnement communal et intercommunal, ce sont ces centaines de milliers d’élèves et enseignants concernés.
Certaines particularités méritent d’être soulignées. Les conservatoires accueillent des enfants à partir de 4/5 ans mais aussi des adolescents et des adultes jusqu’à un âge avancé (70 ans est très courant). Ils accueillent très souvent au sein de mêmes locaux une partie de la population de toute une ville (un seul conservatoire par commune). D’autres, de nature intercommunale, rassemblent des bassins de population entiers. Les pratiques peuvent être individuelles, cours d’instruments mais aussi collectives, formation musicale et orchestre. Les élèves peuvent apporter leur instrument personnel mais ce n’est pas le cas pour d’autres, plus imposants comme la harpe, les percussions ou le piano. Les périodes d’ouverture pédagogique se situent souvent en après midi et en soirée. Les cours d’instruments dispensés peuvent être le piano ou le violon, mais aussi la trompette ou le chant, pratiques qui mobilisent largement la partie ORL de l’organisme. La danse est quasi systématiquement enseignée en cours collectifs avec des vestiaires qui sont souvent… ce qu’ils sont.
Au même titre que les écoles maternelles et primaires, ce sont en général les maires qui assurent l’autorité territoriale sur nos structures ou bien des Présidents d’associations pour les écoles associatives. Or, dans cette actualité très dense de réouverture progressive des écoles à partir du 11 mai prochain, très peu d’informations sont disponibles sur ces établissements et leurs particularités. Votre avis éclairé serait grandement utile à ce secteur d’activité.
Vous remerciant par avance du regard que vous y porterez, veuillez recevoir, Monsieur le Président, nos respectueuses salutations.
Yves SAPIR, Président du SNAM
Marc PINKAS, Secrétaire de la Branche Nationale de l’Enseignement