Jouer pour se manifester, manifester pour pouvoir jouer
Personne n’imagine remettre en cause le respect des consignes sanitaires ni prendre le risque d’aggraver l’épidémie de covid. Ce n’est pas notre propos. Dans leur majorité, depuis mars, les artistes interprètes de la musique sont contraints à chômer suite à différentes décisions administratives qui limitent ou interdisent la tenue de spectacles. Lorsqu’on nous a demandé de mettre en place des mesures sanitaires pour que les lieux de spectacle soient des lieux sûrs, nous l’avons fait et même la ministre de la culture a reconnu que les salles de concerts sont parmi les lieux les plus sûrs du pays. Au moment où le couvre-feu a été décidé pour une large partie de la population française, la logique aurait commandé qu’une concertation s’ouvre pour savoir comment les concerts pouvaient continuer à se tenir.
Au contraire, le gouvernement a annoncé qu’il n’y aurait aucun aménagement pour maintenir la vie culturelle dans notre pays. La vie musicale d’un pays n’est-elle pas un bien suffisamment précieux pour qu’on veille à sa préservation ? Nous ne nous satisfaisons pas de cet arbitrage annoncé sans autre mesure d’accompagnement. Au contraire, nous affirmons nos revendications :
– les billets de spectacle (comportant nécessairement une indication de lieu, de date et d’heure) doivent pouvoir servir de laisser-passer pour regagner son domicile à l’issue d’un spectacle dont on rentre après 21H. Le gouvernement accepte déjà de nombreuses dérogations dont les millions de salariés qui ne sont pas en télétravail et sont autorisés à circuler librement.
– des mesures doivent être prises immédiatement pour prolonger l’année blanche décidée pour les intermittents du spectacle jusqu’à un an après la période d’impossibilité de travailler. Tous les droits sociaux des artistes intermittents doivent être aménagés (assurance maladie, formation professionnelle, retraite, etc…) et l’ensemble des caisses sociales du spectacle doivent être renflouées à cette fin. On constate déjà que des personnes en congé maladie ou en congé maternité se retrouvent sans indemnité faute d’avoir travaillé ces derniers mois.
– les ensembles musicaux du secteur public doivent être refinancés pour pouvoir continuer à assurer leurs missions auprès des populations.
– le tissu économique doit être préservé pour permettre la reprise de l’activité lorsque la crise sanitaire sera terminée. La prise en charge des musiciens et musiciennes au titre de l’Activité Partielle ne fonctionne pas alors que les concerts s’annulent par centaines du fait du couvre-feu.
Nous appelons les musiciens et musiciennes, chanteurs et chanteuses à participer au CONCERT A ROSELYNE organisé ce mercredi 21 octobre à 15H place du Palais Royal à Paris. Les partitions sont disponibles sur les réseaux sociaux à l’adresse du SNAM ou sur celles des autres organisateurs et ici : https://bit.ly/35d3xCR
Nous rappelons que nous avons ouvert une enquête en ligne pour mesurer l’ampleur des annulations de contrats que subissent les artistes de la musique. Alors que nous appelons celles et ceux qui ne l’aurait pas fait à le remplir au plus tôt : https://bit.ly/31oY0rG
Paris, le 20 octobre 2020
Contacts presse :
Philippe Gautier : 06 76 79 53 15 – philippe.gautier@snam-cgt.org
Karine Huet : 06 81 74 52 79 – karine.huet@snam-cgt.org