Colère des festivals français face à la confusion gouvernementale. Premières interrogations sur la rentrée. Progrès et zones de flous des dispositifs d’aides aux producteurs, organisateurs et artistes… Tout ce qu’il faut retenir d’une semaine marquée par des annonces et rumeurs contradictoires et anxiogènes.
Le grand cafouillage estival
Des festivals envisageables à compter du 15 juillet, proclame le président de la République. Euh… certainement pas avant le 31, tempère son premier ministre. Et pourquoi pas dès le 11 mai pour les « petits festivals ruraux », s’enthousiasme leur ministre de la Culture ? Perplexité totale au sein des services de l’intéressé, suite à l’interview accordée au Monde le 17 avril où il a risqué cette annonce – « On a même cru à un lapsus de dates », nous rapporte-t-on en off. L’ironie pointe d’abord dans la réaction de Paul Fournier, directeur du Centre culturel de rencontres de l’abbaye de Noirlac et président de la fédération France Festivals : « Ce paysage de festivals ruraux où un musicien sur le plateau jouerait en plein air pour cinquante personnes traduit une connaissance de notre secteur qui gagnerait à être précisée. Je crains une confusion avec les animations villageoises. »
Mais le ton se fait vite plus grave, témoignant de la colère de directeurs confrontés à une responsabilité démesurée : annuler ou maintenir leur manifestation pour des motifs extérieurs à leur volonté, sans consigne claire de la part des autorités et dans un flou juridique total par rapport aux conséquences de leur choix. « Nous avons le sentiment de faire les frais d’une communication politique à coups de petits pas, reprend Paul Fournier. Quand l’Allemagne a eu le courage d’interdire les rassemblements publics jusqu’au 31 août, il serait sans doute temps de dire la vérité aux Français. Non, vous n’irez peut-être pas sur les plages cet été. Non, personne ne sait à partir de quand il sera possible d’ouvrir une salle de spectacle sans mettre les artistes, les techniciens et le public en danger. On prend le problème à l’envers. Il faudrait prolonger l’état d’urgence sanitaire jusqu’à la fin du mois d’août, mais en accordant des dérogations à ceux qui en font la demande, dès lors que les autorités estiment que les conditions de sécurité sont réunies au niveau local. Exactement comme on l’a fait pour les marchés ! »
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