Etude encourageante : les musiciens d’orchestre diffuseraient peu le virus en jouant (Olyrix.com)

L’Orchestre philharmonique de Vienne a participé à une expérience-enquête médicale : un test d’émission d’aérosols pour savoir à quelle distance les différents instruments pouvaient transmettre le virus. Les résultats sont très encourageants​ et surprenants : les instruments à écarter (un peu) ne sont pas ceux que l’on croit.

La flûte à 80 cm de l’instrument, les autres à 50 cm du visage

Lors d’une respiration silencieuse, au repos, le nuage se répand à environ 50 centimètres de la bouche et du nez. Distance qui reste inchangée pour les instruments à cordes lorsqu’ils jouent. Chose étonnante par rapport aux idées préconçues, les joueurs d’instruments à vent ne diffusent pas d’aérosols plus loin que les cordes, quelle que soit la technique de jeu et de souffle utilisée. Le nuage a simplement changé de forme, pour ressembler à un vortex au lieu d’une sphère. Aucune projection ni aérosol (visible en tout cas) ne semblait sortir des instruments. Une seule exception : l’ouverture à l’extrémité de la flûte a formé un nuage entre 75 et 80 centimètres.

Il convient toutefois de préciser que les instrumentistes ainsi examinés sont des professionnels, et même parmi les meilleurs au monde : des instrumentistes d’un tel niveau nous disaient d’eux-même qu’ils contrôlent absolument leur projection soufflée et qu’un trompettiste de ce niveau « ne crachote pas des postillons partout ! ». Tous ceux qui ont enseigné en conservatoire savent toutefois qu’il en va autrement pour les jeunes musiciens et les débutants.

Si cette enquête semble encourageante, elle est toutefois à relativiser et prendre avec des précautions. Déjà, parce que ces tests ont été commandés par l’Orchestre Philharmonique de Vienne lui-même, qui a donc tout intérêt à ce que les résultats soient concluants. Certes, mais l’expérience est validée par un Professeur affilié à l’Université Médicale de Vienne, le Docteur Fritz Sterz dont les travaux sont référencés dans le monde scientifique (le dernier article qu’il a co-signé le mois dernier s’intitule « Imbalance between plasma double-stranded DNA and deoxyribonuclease activity predicts mortality after out-of-hospital cardiac arrest« ). Ces résultats devront en tout cas être validés par d’autres études avant de pouvoir servir de base à une politique sanitaire. 

L’Orchestre Philharmonique de Vienne assume en outre ouvertement ce lobbying auprès du Ministère de la Santé pour reprendre ses activités en expliquant que « les musiciens ont été testés, comme les sportifs » (la Bundesliga a bien repris). Leur objectif est de reprendre en juin « dans des circonstances raisonnablement normales pour garantir l’homogénéité et la qualité du son. » L’orchestre s’appuie en effet sur cette enquête pour prôner une reprise des concerts sans utilisation de plaques en plexiglas ou de séparations à 1 mètre.

Pour les chanteurs, la situation semble moins réjouissante : le 15 mai, une enquête épidémiologique publiée aux Etats-Unis (rapportée par Le Monde) a révélé que sur 61 choristes ayant participé le 10 mas 2020 à une répétition dans le comté de Skagit (au nord-ouest de l’État de Washington), 53 sont tombés malades et 2 sont décédés. L’étude souligne précisément la grande dangerosité consistant à chanter à gorge déployée au milieu d’un groupe d’individus sans distanciation particulière. Le choeur de l’Opéra national du Rhin a donc érigé des séparations rigoureuses pour reprendre les répétitions cette semaine :

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