VENDREDI 04 MARS
- Le ténor biélorusse Pavel Petrov dit non à la guerre sur la scène de l’Opéra Bastille
Mercredi 2 mars, alors qu’il venait d’interpréter le rôle de Don Ottavio, au moment des saluts, le ténor Pavel Petrov est apparu sur scène avec la chemise blanche du personnage sur laquelle étaient écrits ces deux mots : NO WAR, tracés en lettres rouges, à la hâte, avec la teinture qui venait de servir aux accessoiristes pour figurer le sang du Commandeur. Le public a salué ce geste par une impressionnante acclamation ! Rappelons que Pavel Petrov est originaire de Biélorussie…
- Ariane Matiakh, cheffe d’origine ukrainienne, dirige bientôt aux Victoires de la musique
D’origine ukrainienne par son grand-père et son père, Ariane Matiakh témoigne de son soutien au peuple d’Ukraine. Elle espère que les artistes ne sanctionneront pas la musique russe dans le monde car la musique n’a pas de frontières, hormis pour ceux qui se positionnent pour Poutine. Selon elle, la musique est un message de paix car « elle comble le vide et la distance, elle console ».
Elle dirigera mercredi 9 mars l’Orchestre Philharmonique de Nice aux Victoires de la Musique, en direct d’Aix-en-Provence : https://www.lesvictoiresdelamusique.fr/victoires-classique.php
Actuellement, elle siège au jury de la Maestra, 2e édition du Concours international de cheffes, qui se déroule du 3 au 6 mars.
JEUDI 03 MARS
- Le Metropolitan Opera ouvre une représentation du Don Carlos de Verdi par un puissant et émouvant hommage à l’Ukraine.
C’était la première fois que le Metropolitan Opera proposait Don Carlos de Verdi dans sa version originale française. Pourtant, ce n’est pas le choix de cette version qui créait l’événement en ce soir de première, mais la façon dont la soirée s’est ouverte : après un long moment de silence, tous les artistes, devant le rideau fermé, ont entonné l’hymne ukrainien, accompagnés par l’orchestre du Met sous la direction de Yannick Nézet-Séguin, devant un public debout. Parmi les chanteurs, un jeune baryton attirait l’attention : Vladyslav Buialskyi, visiblement ému, chantait main sur le cœur et sans partition. Ce chanteur ukrainien faisait ce soir-là ses débuts au Metropolitan…
- déclaration d’Alexander Neef, directeur de l’Opéra de Paris
» L’Opéra national de Paris est profondément choqué par l’invasion de l’Ukraine et affirme sa solidarité à l’égard de toutes celles et ceux qui en sont les victimes.
L’histoire de l’Opéra national de Paris est riche de liens forts et étroits entre la France et la Russie incarnés par des artistes, compositeurs, danseurs ou chorégraphes tels que Serge Diaghilev, Modeste Moussorgski, Rudolf Noureev, Marius Petipa, Sergueï Prokoviev, Igor Stravinski ou Piotr Ilitch Tchaïkovski. Tous ont laissé de profondes empreintes sur le répertoire lyrique et chorégraphique de notre institution et l’Opéra continuera à faire vivre son patrimoine.
Pour autant, si la saison en cours ne prévoit pas de collaboration avec des institutions culturelles russes, l’Opéra veillera à ne pas s’engager avec elles ni avec les artistes qui auraient manifesté publiquement leur soutien au régime.
L’Opéra national de Paris exprime sa solidarité aux artistes qui s’opposent à l’agression décidée par le pouvoir russe et salue la décision de celles et ceux qui ont mis un terme à leurs activités en lien avec ce régime ».
MERCREDI 2 MARS
- Elīna Garanča : une prise de position sans ambigüité !
La mezzo lettone a pris position on ne peut plus clairement contre la guerre et Vladimir Poutine sur son compte Twitter : « Je me suis complètement retirée de tout futur concert en Russie. Je trouve irresponsable et hautement immoral que mon nom soit associé à un quelconque événement dans un pays qui a décidé d’entrer en guerre contre la nation démocratique et indépendante d’Ukraine et contre la société européenne dans son ensemble. Je ne peux pas soutenir les personnes qui soutiennent Poutine et son régime, même si elles sont piégées par l’impossibilité de faire une déclaration honnête ».
- Maison de la Radio : concert de soutien au peuple ukrainien
Vendredi 4 mars, à 20h, en public et en direct du Studio 104 de Radio France, France Musique convie musiciens ukrainiens, russes et français à s’unir pour la paix. Classique, jazz, musique traditionnelle, toutes les musiques seront jouées.
Avec notamment :
– Macha Méril, comédienne
– Iryna Kyshliaruk, soprano
– Dimitri Naïditch, piano
– Quatuor Tchalik, quatuor à cordes
– Mikhail Timoshenko, baryton-basse
– Alexander Tsymbalyuk, basse
– Chœur ukrainien Saint Volodymyr le Grand
Diffusion en direct sur France Musique.
- Anna Netrebko se retire momentanément des scènes lyriques
Les atermoiements et déclarations assez tièdes de la diva n’auront guère convaincu les directeurs de théâtre ni le public occidentaux : un des récitals d’Anna Netrebko vient d’être annulé au Danemark et le concert qu’elle devait donner mercredi à l’Elbphilharmonie de Hambourg fait l’objet d’appels au boycott. Devant cette pression grandissante, la chanteuse a donc décidé de se retirer provisoirement de la scène.
MARDI 1er MARS
- Anna Netrebko ne se produira pas à la Scala : « Je vais très bien, mais je ne chanterai pas à Milan ! »
La soprano russe continue d’entretenir l’ambiguïté : après avoir mis plusieurs jours à réagir aux événements et à condamner la guerre, elle refuse maintenant de se produire à la Scala, une décision qui intervient quelques jours après que Dominique Meyer et le maire de la ville ont demandé à Gergiev de clarifier sa position quant à la guerre et à ses affinités affichées avec le dictateur russe. Même si Anna Netrebko se garde bien de lier sa décision à l’absence plus que probable de Gergiev, il est bien difficile de ne pas lier les deux événements… La diva (qui en 2012, avait vanté la « forte « énergie masculine » de Vladimir Poutine), devait se produire dans Adrienne Lecouvreur à partir du 9 mars, aux côtés de son mari. Suite à certaines rumeurs qui la disaient malade, elle a simplement déclaré sur Instagram : « Ce n’est pas vrai. Je vais très bien mais je ne viendrai pas à la Scala », sans donner plus d’explications. Source : La Reppublica, 28 février
Par Stéphane Lelièvre et Sabine Teulon-Lardic